Oncle Akra dans l’étang (fky+ddo/mc)

La chronique temporaire, temporelle et sempiternelle d’Oncle Akra :

Un commentaire avisé d’un aimable confrère m’incite à développer ici et maintenant la notion de transmission dans le temps.

Notez bien avant tout que je situe ce travail de documentation et d’information dans le champ de la culture earthienne francophone, et que le terme « temps » inclut et regroupe de nombreuses notions qui peuvent se trouver dissociées dans certaines langues étrangères, comme « time » et « weather » pour les anglophones, ou « glifmunit », « hn’pozèybènzà » et « lunnirtiou » en nostrillard. Je souhaite bon courage à mes traducteurs, mais me cantonne personnellement à la langue des premiers encyclopédistes, même si je dois parfois effectuer moi-même une première transcription lorsque des pensées me viennent naturellement dans ma langue. Je préfère néanmoins cette solution, les Nostrills étant décidément trop rares dans notre lectorat, et dans la population lectrice en général.

[L]e temps est donc une notion mesurable, variable (autrement dit franchement pourri), prédictible souvent et toujours infinie, et parfois tout ça en même temps. Eh oui, un temps peut être un instant précis et une durée, et alors des plus brèves aux ères géologiques les plus interminables, un état climatique précis ainsi qu’un ensemble plus global caractérisé par un élément commun (une pluviométrie, une saison, une émotion induite, des conditions opportunes ou inopportunes à la pratique de telle ou telle activité,  …).

On dit qu’il faut le prendre et pourtant il nous échappe toujours. On peut prétendre qu’on en a, ou pas, alors que c’est bien toujours lui qui nous a en fin de compte. À vouloir l’étudier, l’enfermer dans un cadre épistémologique, on perçoit rapidement qu’il est également fuyant, instable et pourtant implacable, unique et entier d’une part, mais multiple, innombrable et insaisissable aussi aussitôt.

Maintenant qu’il est parfaitement établi que nous pataugeons en permanence parmi les paradoxes, précisons quelques points relatifs à l’établissement d’une mesure particulière :

Pour prendre l’exemple suggéré d’un nombre de générations entre deux créatures d’une même lignée, qualifié d' »astronomique » dans votre pertinente remarque, il conviendrait avant tout de déterminer ce qu’est un chiffre astronomique : est-ce qu’un seul siècle-lumière séparant deux étoiles est un chiffre plus astronomique que 100 000 cellules composant mon intestin ou mon système nerveux central ? On le remarque aisément, le choix de l’unité sera déterminant dans l’apparente grandeur d’une valeur exprimée, mais je ne voudrais pas paraître tergiverser, aussi revenons-en à ce qui vous occupe : le nombre de générations séparant Davido de son ancêtre Dbeurg. Je me contenterai de citer dans un premier temps la correspondance interne des membres de la rédaction :

Sous la plume de Davido, on trouve en date du 11 mars :

mon calcul à moi de générations c’est 2205, toi tu trouves quoi ?

Auquel Frankygnol réagit le jour-même en ces termes :

… tu disposes certainement d’archives familiales qui te permettent une approximation plus précise que ce que je peux espérer obtenir au piloscope.
Ne connaissant ni la moyenne d’âge auquel ta famille se décide à faire des enfants, ni surtout la période où vécut Dbeurg durant l’ère d’existence des néandertaliens (entre -25 000 et -280 000 ans … ça laisse de la marge …). Quoi qu’il en soit, une valeur à la louche entre 1 000 et 175 000 générations peut passer pour crédible, preuves à apporter par ailleurs de la plus ou moins grande précocité reproductrice dans ta famille et de l’archaïsme variable de Dbeurg dans l’histoire de néandertal.

Valeur corrigée des variations saisonnières, je synthétise et vous fais grâce du paragraphe suivant faisant un éloge de ma pertinence et de mon acuité intellectuelle, que par modestie je ne saurais laisser persister ici.

[O]n dispose donc d’une fourchette de départ, et je peux vous accorder que ce chiffre est astronomique vu que 1 000 est le diamètre approximatif du satellite « Saturne III Thétys » en km, 175 000 un diamètre standard pour une galaxie spirale moyenne mesuré en a.l., et 2205 se trouve être le chiffre attribué à l’astéroïde Glinka, précisément découvert en 1973. Ce n’est pas un hasard, et vous voyez que si l’on souhaite qualifier quelque valeur que ce soit d’astronomique, c’est toujours possible. Tact et discrétion, je m’abstiens de développer jusqu’au bout cette idée qui pourrait me porter à évoquer l’âge de Davido, qu’on soit rond ou pas, la quadrature ce n’est jamais facile.

Alors pour ne pas tergiverser sur les chiffres ni couper les mots en quatre, penchons-nous plutôt sur la notion de transmission elle-même, et c’est dans des instants comme celui-là que je perçois encore plus cruellement l’absence de ce sacripant de Philopin, qui n’aurait pas manqué de se courber exagérément en avant sur mon dos lors d’une telle assertion  … enfin, la question est donc posée : que peut-il rester de Dbeurg en Davido ?

[D]’abord la transmission directe : ne me demandez pas comment ni pourquoi, mais il se trouve que Davido fréquente assidûment Dbeurg, notamment dans nos pages, et la possibilité d’une acculturation (aux deux sens du terme, hihi, vous apprécierez cher Jean-Christophe ce délicat jeu de mots à l’usage exclusif des universitaires patentés) est donc attestée. Ça ne porte que sur de l’acquis, mais ce versant au moins paraît assuré. Et même sans contact direct, on sait qu’il peut exister également une transmission trans-générationnelle de caractères acquis, alors pourquoi pas trans-espècionnelle (si quelqu’un a un néologisme alternatif intéressant à me proposer ici, les propositions sont ouvertes par voie de commentaire). Et ne venez pas me demander à quoi ressemblera la résilience à cette échelle, contentons-nous d’observer l’évolution clinique du cas Davido.

[L]’innée sera constitué de tout les constituants précisément (et passez-moi ici la répétition) de la créature ci-dessus dénommée Davido, et détectable sur le spectre visible sous une apparence comparable à celle reproduite ci-dessous :

Davido, ici sur Draver Sédu (photo de Dbeurg)

Davido, ici sur Draver Sédu (photo de Dbeurg)

À noter que les composants culturellement dénommés « bob », « lunettes », « tee shirt », « pantalon » et « souliers » qu’on peut apercevoir ici sont des organes indépendants, amovibles, certainement symbiotiques et non concernés par la présente étude.

[L]a manie qui consiste à observer toute cellule en lui décortiquant le code ADN ne peut malheureusement pas s’appliquer à une présente étude sur le sujet, l’entité qui l’anime n’ayant toujours pas cru bon de se faire coincer par la police. Personnellement, j’estime que ce n’est pas une grande perte, car trop souvent cet acharnement rationaliste empêche d’avoir accès à une perception d’ensemble correcte, et de prendre une réelle mesure des éléments en présence. Que peuvent bien représenter des transmissions de gènes si l’on songe qu’elles sont les informations contenues dans deux minuscules cellules haploïdes et susceptibles d’erreurs de copie quand il paraît établi que les néandertaliens avaient une pratique de transmission par ingestion bien au point. Imaginez ce qu’ils ont pu accumuler comme informations d’une génération à l’autre en ayant à leur disposition le volume entier de leurs corps musculeux, et une activité culturelle pour l’appliquer telle. Je ne veut pas paraître ascète (ni même à huit, ah, Philopin …) mais il y a quand même plus de matière dans la bouffe que dans le sexe. Ne doutez pas qu’un bon nombre des protéines qui sculptent aujourd’hui la silhouette de Davido se souviennent de ces banquets gargantuesques. Il est possible d’ailleurs que ces souvenirs familiaux des deux D. aient joué un rôle important dans l’établissement du vocable gargantuesque lui-même. Rien ne prouve en tout état de cause que ce ne soit pas le cas.

Et que dire de la transmission posturale qui semble évidente sur ce cliché !

dbeurg-draver-sedu-cadre

Dbeurg sur Draver Sédu
(photo d’un correspondant anonyme)

Vous observerez que Dbeurg se passe très bien des prothèses superficielles
mises en évidence précédemment en compagnie de Davido.

[P]our conclure, et permettre de lier ces différents éléments même à l’esprit le plus cartésien ou au lecteur le plus dissipé (enfin non, pas lui, il a déjà décroché ; mais peut-être au moins au suivant, toi qui tente de raccrocher les wagons là où l’on peut s’attendre à trouver une conclusion synthétique), je rappellerai simplement ici les nombreux exemples de survivances archaïques observées au-delà de l’espèce ou du genre : la pentavision chez les verneuls, les cuisses batraciennes des greboufs, le cerveau reptilien et les réflexes qui vont avec chez les mammifères, … je ne voudrais pas lasser les plus épisodiques de nos lecteurs, aussi je donnerai juste une piste bibliographique succincte pour les plus assidus :

OCAOUTEP A., KOMPRE I. Sahara Tête Mieux,  Enc. & Term. 7 & DUF, l’an 1.

 

Votre dévoué désormais décrété conseiller scientifique consultant auprès des Journées Imaginaires,

signature d'Akra

 © Frankygnol

A suivre

1 Commentaire

    • catry bernard sur janvier 24, 2016 à 8:29 am
    • Répondre

    Davido qui est pour moi le modèle contemporain des primates devrait éviter toute photo comparative qui dessert la haute
    image que l’on a de sa personne. Il aurait fallu rendre plus flou le regard du primate . Là on est en droit de se demander
    qui de ces deux êtres a fréquenté les mammouths. grand mekoul.

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