C’est sur l’îlot Mank-Onneman de la prestigieuse planète universitaire de Mepte Mupta (où il a lui-même fait ses études il y a 180 années Earthiennes, et où il obtint (après 3 tentatives infructueuses nous précise le quotidien La dépêche Enho-ôote~M_er) son Master en Géographies inopérantes des trajets inter-galactiques, option poterie ) qu’Oncle Akra retrouve Jean Christophe Inembourg pour disserter autour de la très surprenante forme de vie que constituent les multividus.
Quelques temps après, de retour au camping car, Oncle Akra nous rédige ceci.
Évoquons aujourd’hui la cohésion du multividu : son noyau.
Pour bien se représenter les liens qui peuvent se tisser entre les différents membres d’un multividu, on doit faire appel à une représentation en trois dimensions qui va nous permettre de visualiser les échanges possibles.
Voilà qui paraît tout simple pour un multividu de quatre membres, qui chacun communique avec tous les autres, on obtient schématiquement un tétraèdre : volume de base, ou noyau, délimité par ses arêtes : les liens de communication internes.
Il s’agit là de la structure minimale pour un multividu, pour laquelle toutes les voies de communication internes sont ouvertes sur l’extérieur. Dès qu’on atteint 5 membres (et plus), la définition volumique du noyau implique que certaines communications internes soient totalement englobées dans le noyau. Si elles enrichissent la pensée et le développement du multividu, elles restent inaccessibles à autrui : aucune perception et aucune émission relatives à de tels axes.
Pour les volumes complexes où la symétrie n’est pas parfaite, il faut bien comprendre que toutes les structures sont envisageables, et que d’un instant à l’autre chaque membre peut potentiellement occuper toutes les positions possibles. Enfin, c’est un modèle, un schéma pour mieux comprendre, mais pas une réalité immuable.
Cette modélisation tridimensionnelle a cependant ses avantages, et elle est indispensable à intégrer pour tout individu soucieux de comprendre et/ou communiquer avec des multividus : au-delà de la communication ponctuelle que nous connaissons, il faut bien comprendre qu’ils peuvent établir des liens également au niveau du segment, du plan (facette) ou du volume (noyau et sous-noyaux).
Cette organisation géométrique des communications des membres d’un multividu est évidemment parfaitement indépendante de l’organisation spatiale des-dits membres, et les échanges restent de fait soumis aux lois inhérentes à leurs sens perceptifs. Il peut donc se trouver des cas où le noyau polyédrique des liens est partiellement incomplet.
C’est important à préciser car vous ne pourrez entrer en relation en fréquentant un membre qu’avec d’autres membres reliés à la structure. Il est parfois ardu pour un individu isolé de parvenir à concevoir la communication par plans ou volumes. Si vous rencontrez des difficultés, attachez-vous à identifier dans les échanges ce qui ne relève d’aucun membre interlocuteur particulier, mais fait tout de même partie de la communication, et vous devriez assez vite percevoir les autres comme les foyers de vagues qui s’organisent, se recouvrent, s’annulent parfois, s’opposent ou s’unissent pour finalement constituer un corps déterminé. Avec un peu de pratique, on en vient souvent à leur contact à savoir soi-même se positionner dans une relation volumique.
Mais ne nous dispersons pas, et restons si vous le voulez bien sur la communication interne des membres des multividus.
Tous les liens entre membres sont donc potentiellement envisageables, mais il peuvent n’être qu’internes et ne constituer aucune facette accessible à la communication pour une entité extérieure.
Pour le membre en question, on parle alors de ‘noyauter’ lorsqu’il se positionne de manière uniquement interne, auquel cas il ne pourra plus effectuer aucune communication, même à titre ponctuel, avec autrui.
© Davido & Frankygnol
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