Résumé :
Fodzep fait partie du vaisseau de secours qui doit rejoindre la planète Pornia pour assister le Brau Koli lors de son apornissage.
[P]oser un engin de transport intergalactique est une des choses les plus périlleuses dans le domaine du pilotage interspatial. Le Brau Koli comme l’Albatros cul-de-jatte de Sben n’est pas fait pour se mouvoir sur terre. Il orbite autour d’une planète, attend son chargement puis en rejoint une autre. Ce n’est que dans des situations d’urgence qu’il doit renoncer à l’apesanteur et toucher un sol où il restera à jamais puisqu’incapable de repartir, il y sera totalement démonté.
Le taux de réussite pour poser intact un vaisseau de ce type sur une planète dont la force gravitationnelle est comprise entre 7 et 15 m/s2 est tellement bas qu’en général les pilotes préfèrent toutes autres solutions à celle-là.
Au sein du Brau Koli, une voix fluette multitraduite annonce à tous les passagers l’imminence de l’apornissage. Un silence de mort règne dans tous le vaisseau.
Dans un silence plus absolu encore, celui de sa cabine, le commandant Maya Kovski exerce un vide mental qui lui permet de sentir au mieux les vibrations du vaisseau. Il cherche le meilleur positionnement avant l’entrée en atmosphère, l’angle parfait de pénétration du gigantesque vaisseau, au micron près, en tenant compte d’un vent de vitesse 48-7-2 rafales 3-21-7, de direction 17° Est-nord-Est, et d’une pression atmosphérique de 22 hectoBarnabés.
Au même moment, Siren B42 prie les dieux maritimes de sa planète d’au moins l’épargner, elle et ses poissons mire favoris.
Slobodo, tétanisé, respire bruyamment un air qui s’amenuise petit à petit dans ses poumons asthmatiques.
Mud Dmu Umd Dum Udm Mdu se tien(nen)t regroupé. Chacune de ses multividualité tente de rassurer l’autre.
Les Poupoulous Crom du vaisseau entament un de leur 127 chants liturgiques atonaux.
Le stipule est en état d’extrême concentration telle qu’une étrange luminescence se dégage de lui.
Bop est un peu calmé depuis le passage en hypervitesse et la mega dose d’hypodermie que lui ont infligée les services de sécurité du vaisseau.
Les Vod-Kapuhms qui ne sont pas assignés à une tache spécifique attendent dans leur siège l’éventualité d’une fin de leur existence.
Ragmen-celui-qui-connait-les futurs-mais-n’en-dit-jamais-rien est au bar et se saoule à la liqueur de moul ; chacun tente de savoir si c’est un bon ou mauvais présage. Certains font des paris. Les espèces les moins évoluées intellectuellement misent leurs économies sur une destruction totale du vaisseau.
Ça y est, le Brau Koli pénètre l’atmosphère de la planète rose…
© Davido
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